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Sylvie Bourgeois Harel - Saint-Tropez

Sylvie Bourgeois Harel - Saint-Tropez

Du haut de ma tour d’ivoire plantée dans un Saint-Tropez qui arbore déjà les couleurs de l’été, entre deux bains de mer, ne pouvant plus effectuer mes longues marches à cause de mon entorse à la cheville et de mon pied cassé, je me suis mise à penser. Bien m’en a pris. En voulant partager sur Facebook mon inquiétude quant aux futures évolutions que désirent les instigateurs de la loi sur l’aide à mourir voté en mai 2025, qui reprend des propositions datant de 2023 sur l’euthanasie et le suicide assisté, j’ai constaté plusieurs choses :

- qu’il est malsain voire dangereux que l’euthanasie en fin de vie et le suicide assisté soient assimilés dans la même loi car cela crée de nombreuses confusions dans l’esprit des gens
- que cette confusion a été voulue par les instigateurs de cette loi. Ainsi en parlant avec (fausse) émotion et (fausse) compassion de l’euthanasie en fin de vie des personnes âgées qui souffrent, ils veulent faire passer, dans un deuxième temps, aussi facilement qu’une lettre à la poste, la notion de suicide assisté qui sera alors proposé aux plus fragiles et aux plus démunis comme les jeunes déprimés ou les malades psychiatriques ( je ne fais que reprendre les mots et les arguments du Dr Touraine qui a travaillé à l’initiative de cette loi, que vous pouvez écouter dans ses interviews )
- que la Loi Clayes-Leonetti conçue pour accompagner les personnes en fin de vie est finalement peu connue. Tous ceux qui le désirent peuvent la signer, de préférence quand tout va bien, en prévention
- qu’il existe donc deux clans bien distincts : ceux qui, comme moi, aiment la vie, et ceux qui aiment la mort, mais de préférence celle des autres

Puisque cette loi a été votée, en attendant que le sénat donne son avis, je vais donc pousser plus loin ma réflexion à partir des paroles de ce Docteur Touraine qui explique très clairement que dès que la loi sera promulguée, ils continueront coûte que coûte leur combat afin que le suicide assisté soit proposé également aux jeunes déprimés et aux malades mentaux afin, ajoute-t-il, que ces pauvres gens aient, eux aussi, le droit de mourir. Sauf que mourir n’est pas un droit puisque nous allons tous mourir, c’est d’ailleurs notre seule certitude. Et c’est une décision à ne pas prendre à la légère, comme le disait Kafka : « L’éternité, c’est long surtout à la fin ».

Dans ma réflexion, on est bien d’accord que je ne parle que du suicide assisté qui sera proposé aux jeunes et aux malades mentaux, et pas de la fin de la vie en hôpital des personnes âgées qui souffrent. D’autant que de ce côté, j’ai géré la mort de ma mère à l’ancienne. Elle est morte d’un cancer généralisé dans mes bras, à la maison où j’avais fait installer l’hospitalisation à domicile ( un service formidable d’ailleurs ). Jamais je n’aurais sous-traité la mort de ma mère à un hôpital ou à qui que ce soit. Je voulais qu’elle soit avec moi. Elle le voulait aussi. C’était le dernier cadeau que je pouvais lui offrir. Un cadeau avec une charge émotionnelle énorme et une responsabilité toute aussi énorme. Pendant les six mois de la fin de sa vie, j’ai donc fait le choix de réduire drastiquement mon activité professionnelle afin d’être constamment avec elle, j’ai également abandonné mes dîners, mes soirées, mes week-ends et mes voyages. Ma seule priorité était ma mère. J’ai pris sa mort en pleine face. J’ai vu sa mort de près. J’ai vu la mort de près. J’avais 33 ans. Durant les six mois que j’ai passé auprès d’elle afin de l’accompagner le mieux que j’aie pu aux portes de l’au-delà, c’est mon devoir d’enfant à celle qui m’a donnée la vie, mon respect de fille vis-à-vis de sa mère, mon amour pour ma maman que j’adorais, qui se sont exprimés. C’est également ainsi que j’ai pu continuer de vivre sans culpabilité, avec mon chagrin oui, mais sans culpabilité de ne pas avoir fait ce que je devais faire.

Aujourd’hui où il devient très rare que des parents meurent de vieillesse chez eux ou chez leurs enfants, le plus souvent, ils sont déposés dans des ephads ou confiés à des hôpitaux, attention, je ne juge personne, ce sont des choix personnels et intimes, c’est juste un constat, ma réflexion sur le suicide assisté que désire proposer ceux qui ont travaillé sur cette loi m’apporte une question fondamentale : pourquoi demander aux médecins qui ont prononcé le Serment d’Hippocrate qui leur interdit de donner la mort, de soudain être obligés de la donner aux personnes qui demanderaient un suicide assisté ?

Comme je suis écrivain, j’aime utiliser les mots justes. Puisque cette loi sur le suicide assisté parle de tuer ceux qui désirent mourir, les investigateurs de cette loi devraient créer un nouveau métier, enfin plus exactement remettre au goût du jour, un métier qui a longtemps existé et qui a disparu en France en 1981, celui de bourreau. Dans le dictionnaire, la définition de bourreau est celui qui exécute les peines corporelles ordonnées par une cour de justice et spécialement la peine de mort. Il suffirait de changer quelques mots pour réactualiser cette définition. Le bourreau deviendrait alors celui qui exécute la mort d’une personne quarante-huit heures après que celle-ci l’aurait explicitement exprimé au cours d’un entretien et dans un local conçu à cet effet.

Il y aurait donc un CAP de bourreau, ainsi les médecins ne seraient pas obligés de trahir leur Serment d’Hippocrate, et les amateurs de la mort des autres pourraient, s’ils le désirent, devenir, eux aussi; bourreaux.

Quant à moi, je vais rejoindre le monde de ceux qui, comme moi, aiment la vie et qui préfèrent aider les jeunes déprimés à l’apprécier plutôt que de les inciter à se suicider, et par la même occasion, je vais aller me baigner dans ma belle Méditerranée ensoleillée que j’adore et pour laquelle, chaque jour, je remercie le ciel et les dieux de l’avoir créée.

Sylvie Bourgeois Harel

Et voici mon texte que j'avais publié quelques jours plus tôt sur Facebook :

Si je n’avais pas raté mon suicide, je serais morte, et je le regretterai. Oui, du fond de ma tombe ou du haut du ciel, je ne sais pas ce que l’on devient lorsque l’on meurt, ni si l’on advient d'ailleurs quelque chose, mais ce qui est sûr, c’est que je regretterai profondément toutes mes années vécues depuis, mes joies comme mes peines, mes drames comme mes bonheurs, je regretterai tout et je passerai l’éternité à me traiter d’idiote d’avoir avalé, à 20 ans, les nombreux comprimés de Temesta trouvés dans les tables de nuit de mes parents qui en prenaient, tous les soirs, au moment de se coucher pour mieux dormir.

 
Même si ma volonté de mourir pour en finir avec ma souffrance d’être à contre-courant, de ne pas comprendre mes choix destructeurs, de fuir ceux qui m’aimaient, datait de plusieurs mois, peut-être même de plusieurs années, certainement depuis que j’ai été abusée enfant (ce n’était pas mon papa), mon passage à l’acte est né dans une pulsion. Une urgence. Soudain, je n’ai plus vu d’autre solution à ma vie que la mort. Ma mort.
 
Quand ma mère m’a trouvée inconsciente depuis trente-six heures, elle pensait au début que j’étais très fatiguée, elle a appelé le médecin de famille qui a demandé à rester seul avec moi. Au bout d’une trentaine de minutes, étonnée qu’il ne sorte pas de ma chambre, elle a ouvert la porte qu’il avait pris le soin de fermer, et a vu le bon docteur la tête plongée dans mes seins. Furieuse, elle lui a demandé de partir et m’a rhabillée. Ce n’est que le lendemain que j’ai ouvert un oeil. Une de ses amies médecin m’a alors conduite à l’hôpital où l’on m’a fait un lavage d’estomac.
 
Tout ça pour dire que je trouve effrayant qu’une loi légalisant le suicide assisté et l'euthanasie ait été adoptée aussi facilement par l’Assemblée Nationale le 27 mai 2025, sans avoir consulté au préalable l'ensemble des Français, ne serait-ce que par un référendum, d’autant que la loi Léonetti, votée le 22 avril 2005, est très bien conçue. Chacun peut signer ce protocole qui consiste à refuser l’acharnement thérapeutique. Les unités de soins palliatifs dans les hôpitaux sont également là pour accompagner en douceur les malades en fin de vie. Unités de soins palliatifs qu'il faudrait d'ailleurs augmenter, certains départements n'en ont toujours pas.
 
Mais ce qui m'inquiète surtout, c'est cette notion de suicide assisté. Je ne vais donc pas parler de l'euthanasie en fin de vie qui, pour moi, est un autre sujet. Je pense d'ailleurs qu'il aurait été plus raisonnable de séparer les deux objets qui sont totalement différents, d'un côté l'euthanasie en fin de vie et de l'autre le suicide assisté.
 
Je me suis posée toutes sortes de questions sur cette loi. Chaque fois que mon coeur frémit d'inquiétude, je cherche à comprendre. J'ai donc cherché à savoir qui était le député Olivier Forlani qui l'a proposée. Et qui était son entourage qui a travaillé avec lui sur ce projet. C'est ainsi que je suis tombée sur le docteur Jean-Louis Touraine. Et j'ai eu peur lorsque j'ai écouté une de ses vidéos qui est visible de tous dans laquelle il explique très clairement et très simplement que cette loi était pour eux une première étape, mais que dès qu’ils auront mis un pied dans la porte, je reprends ses mots, ils augmenteront régulièrement et chaque année cette loi de plusieurs amendements afin d'avoir la possibilité de proposer ensuite le suicide assisté aux jeunes qui sont déprimés, aux malades mentaux, aux malades atteints d’Alzheimer et à tous ceux qui sont faibles et démunis.
 
Là, j'ai été effarée de voir comment à partir d'images fortes et de témoignages émouvants de personnes gravement malades qui souffrent, ceux qui ont proposé cette loi parlent, soudain, et de façon tout à fait normale, voire presque décontractée, d'autres cas de figure qui n'ont rien à faire dans une loi qui est censée aider à améliorer la fin de vie des personnes âgées qui souhaitent partir plus vite. Je le répète, la loi Léonetti est là pour encadrer ses fins de vie. Mais il faut remplir les papiers quand on est en état de le faire. Peut-être est-ce alors difficile pour certains de le faire ? Mais , dans ce cas, c'est dangereux de demander à une loi de sous-traiter ce manque de décision personnel et intime.
 
Dans sa vidéo, Touraine, sous couvert de bons sentiments, ne dit pas comment ils feront pour obtenir le consentement des malades psychiatriques ou d'Alzheimer lorsqu'ils leur proposeront le suicide assisté car c'est leur but.
 
J'avoue que j'ai eu un frisson dans le dos en écoutant les propos de ce docteur Touraine d'autant que l'on sait tous qu'Hitler avait proposé ce même type de loi en septembre 1939 afin de faire faire des économies à l’Allemagne, il l'avait même appelé La mort miséricordieuse. Les prédateurs trouvent toujours des noms formidables...
 
Les députés qui ont voté cette loi ont donc dit, en deux secondes, adieu au Serment d’Hippocrate que font tous les médecins et ce depuis deux mille ans, adieu au 6ème Commandement qui dit "Tu ne tueras point", 6ème commandement qui est autant présent dans la religion juive que dans la religion chrétienne, et également adieu à la Non-assistance à personne en danger qui responsabilise chacun d'entre nous en lui demandant d'aider son prochain. Trois valeurs de solidarité et de respect, trois valeurs fondamentales de notre société afin de protéger les gens. Et quant a la notion de suicide assisté, peut-être que tous ces députés n’ont pas eu un enfant qui, à 20 ans, a eu envie de mourir poussé par une pulsion épouvantable, pulsion qui a ensuite totalement disparu.
 
Cette loi a donc le pouvoir d'intimer le contraire du Serment d'Hippocrate et le contraire du 6ème amendement, puisqu’un amendement prévoit qu'une peine de deux ans de prison et une amende de trente-mille euros peuvent être administrés aux médecins qui refuseraient de pratiquer une euthanasie ou un suicide assisté. Si on reprend les mots de Touraine et si on suit donc son raisonnement, peut-être qu’un jour le bon copain qui incitera son ami à ne pas se suicider sera condamné lui aussi ?
 
Je me pose donc de nombreuses questions à savoir si, sous prétexte de soulager la souffrance de certains malades en fin de vie, cette loi aurait, un jour, le pouvoir de criminaliser les actes des personnes bienveillantes qui oeuvrent à sauver des vies ? Et si sous prétexte de protéger ceux qui souffrent, cette loi aurait le pouvoir de tuer ? Serions-nous alors tombés ou poussés dans l’ère de la morbidité où la mort serait plus importante que la vie, où il ne serait bientôt plus nécessaire d’apprendre à vivre, mais à décider comment et où mourir, alors que paradoxalement la mort n’a jamais été autant niée.
 
Si on écoute vraiment ce qu'a dit le docteur Touraine lorsqu'il a exprimé son désir d'augmenter cette loi d'amendements afin de pouvoir bientôt proposer, en toute impunité, le suicide assisté aux jeunes déprimés, aux malades mentaux, aux malades atteints d'Alzheimer et peut-être à d'autres cas de figure, cela fait froid dans le dos de voir comment Touraine et ses acolytes arrivent, en mettant en avant des exemples de personnes âgées en fin de vie qui souffrent dans les hôpitaux, en parlant d'eux avec des trémolos de (fausse) compassion dans leur voix, à entrer en guerre contre les plus démunis en les influençant à se suicider.
 
Ah oui, j'allais oublier. Dans le texte de la loi, un délai de seulement 48 heures est demandé entre la décision de suicider et le passage à l'acte, même pas le temps que la pulsion qui fait croire que la mort peut sauver de la vie, s'en aille...
 
Sylvie Bourgeois Harel

Voici mon texte que j'avais publié quelques jours plus tôt sur Facebook :

Si je n’avais pas raté mon suicide, je serais morte, et je le regretterai. Oui, du fond de ma tombe ou du haut du ciel, je ne sais pas ce que l’on devient lorsque l’on meurt, ni si l’on advient d'ailleurs quelque chose, mais ce qui est sûr, c’est que je regretterai profondément toutes mes années vécues depuis, mes joies comme mes peines, mes drames comme mes bonheurs, je regretterai tout et je passerai l’éternité à me traiter d’idiote d’avoir avalé, à 20 ans, les nombreux comprimés de Temesta trouvés dans les tables de nuit de mes parents qui en prenaient, tous les soirs, au moment de se coucher pour mieux dormir.

Même si ma volonté de mourir pour en finir avec ma souffrance d’être à contre-courant, de ne pas comprendre mes choix destructeurs, de fuir ceux qui m’aimaient, datait de plusieurs mois, peut-être même de plusieurs années, certainement depuis que j’ai été abusée enfant (ce n’était pas mon papa), mon passage à l’acte est né dans une pulsion. Une urgence. Soudain, je n’ai plus vu d’autre solution à ma vie que la mort. Ma mort.
 
Quand ma mère m’a trouvée inconsciente depuis trente-six heures, elle pensait au début que j’étais très fatiguée, elle a appelé le médecin de famille qui a demandé à rester seul avec moi. Au bout d’une trentaine de minutes, étonnée qu’il ne sorte pas de ma chambre, elle a ouvert la porte qu’il avait pris le soin de fermer, et a vu le bon docteur la tête plongée dans mes seins. Furieuse, elle lui a demandé de partir et m’a rhabillée. Ce n’est que le lendemain que j’ai ouvert un oeil. Une de ses amies médecin m’a alors conduite à l’hôpital où l’on m’a fait un lavage d’estomac.
 
Tout ça pour dire que je trouve effrayant qu’une loi légalisant le suicide assisté et l'euthanasie ait été adoptée aussi facilement par l’Assemblée Nationale le 27 mai 2025, sans avoir consulté au préalable l'ensemble des Français, ne serait-ce que par un référendum, d’autant que la loi Léonetti, votée le 22 avril 2005, est très bien conçue. Chacun peut signer ce protocole qui consiste à refuser l’acharnement thérapeutique. Les unités de soins palliatifs dans les hôpitaux sont également là pour accompagner en douceur les malades en fin de vie. Unités de soins palliatifs qu'il faudrait d'ailleurs augmenter, certains départements n'en ont toujours pas.
 
Mais ce qui m'inquiète surtout, c'est cette notion de suicide assisté. Je ne vais donc pas parler de l'euthanasie en fin de vie qui, pour moi, est un autre sujet. Je pense d'ailleurs qu'il aurait été plus raisonnable de séparer les deux objets qui sont totalement différents, d'un côté l'euthanasie en fin de vie et de l'autre le suicide assisté.
 
Je me suis posée toutes sortes de questions sur cette loi. Chaque fois que mon coeur frémit d'inquiétude, je cherche à comprendre. J'ai donc cherché à savoir qui était le député Olivier Forlani qui l'a proposée. Et qui était son entourage qui a travaillé avec lui sur ce projet. C'est ainsi que je suis tombée sur le docteur Jean-Louis Touraine. Et j'ai eu peur lorsque j'ai écouté une de ses vidéos qui est visible de tous dans laquelle il explique très clairement et très simplement que cette loi était pour eux une première étape, mais que dès qu’ils auront mis un pied dans la porte, je reprends ses mots, ils augmenteront régulièrement et chaque année cette loi de plusieurs amendements afin d'avoir la possibilité de proposer ensuite le suicide assisté aux jeunes qui sont déprimés, aux malades mentaux, aux malades atteints d’Alzheimer et à tous ceux qui sont faibles et démunis.
 
Là, j'ai été effarée de voir comment à partir d'images fortes et de témoignages émouvants de personnes gravement malades qui souffrent, ceux qui ont proposé cette loi parlent, soudain, et de façon tout à fait normale, voire presque décontractée, d'autres cas de figure qui n'ont rien à faire dans une loi qui est censée aider à améliorer la fin de vie des personnes âgées qui souhaitent partir plus vite. Je le répète, la loi Léonetti est là pour encadrer ses fins de vie. Mais il faut remplir les papiers quand on est en état de le faire. Peut-être est-ce alors difficile pour certains de le faire ? Mais , dans ce cas, c'est dangereux de demander à une loi de sous-traiter ce manque de décision personnel et intime.
 
Dans sa vidéo, Touraine, sous couvert de bons sentiments, ne dit pas comment ils feront pour obtenir le consentement des malades psychiatriques ou d'Alzheimer lorsqu'ils leur proposeront le suicide assisté car c'est leur but.
 
J'avoue que j'ai eu un frisson dans le dos en écoutant les propos de ce docteur Touraine d'autant que l'on sait tous qu'Hitler avait proposé ce même type de loi en septembre 1939 afin de faire faire des économies à l’Allemagne, il l'avait même appelé La mort miséricordieuse. Les prédateurs trouvent toujours des noms formidables...
 
Les députés qui ont voté cette loi ont donc dit, en deux secondes, adieu au Serment d’Hippocrate que font tous les médecins et ce depuis deux mille ans, adieu au 6ème Commandement qui dit "Tu ne tueras point", 6ème commandement qui est autant présent dans la religion juive que dans la religion chrétienne, et également adieu à la Non-assistance à personne en danger qui responsabilise chacun d'entre nous en lui demandant d'aider son prochain. Trois valeurs de solidarité et de respect, trois valeurs fondamentales de notre société afin de protéger les gens. Et quant a la notion de suicide assisté, peut-être que tous ces députés n’ont pas eu un enfant qui, à 20 ans, a eu envie de mourir poussé par une pulsion épouvantable, pulsion qui a ensuite totalement disparu.
 
Cette loi a donc le pouvoir d'intimer le contraire du Serment d'Hippocrate et le contraire du 6ème amendement, puisqu’un amendement prévoit qu'une peine de deux ans de prison et une amende de trente-mille euros peuvent être administrés aux médecins qui refuseraient de pratiquer une euthanasie ou un suicide assisté. Si on reprend les mots de Touraine et si on suit donc son raisonnement, peut-être qu’un jour le bon copain qui incitera son ami à ne pas se suicider sera condamné lui aussi ?
 
Je me pose donc de nombreuses questions à savoir si, sous prétexte de soulager la souffrance de certains malades en fin de vie, cette loi aurait, un jour, le pouvoir de criminaliser les actes des personnes bienveillantes qui oeuvrent à sauver des vies ? Et si sous prétexte de protéger ceux qui souffrent, cette loi aurait le pouvoir de tuer ? Serions-nous alors tombés ou poussés dans l’ère de la morbidité où la mort serait plus importante que la vie, où il ne serait bientôt plus nécessaire d’apprendre à vivre, mais à décider comment et où mourir, alors que paradoxalement la mort n’a jamais été autant niée.
 
Si on écoute vraiment ce qu'a dit le docteur Touraine lorsqu'il a exprimé son désir d'augmenter cette loi d'amendements afin de pouvoir bientôt proposer, en toute impunité, le suicide assisté aux jeunes déprimés, aux malades mentaux, aux malades atteints d'Alzheimer et peut-être à d'autres cas de figure, cela fait froid dans le dos de voir comment Touraine et ses acolytes arrivent, en mettant en avant des exemples de personnes âgées en fin de vie qui souffrent dans les hôpitaux, en parlant d'eux avec des trémolos de (fausse) compassion dans leur voix, à entrer en guerre contre les plus démunis en les influençant à se suicider.
 
Ah oui, j'allais oublier. Dans le texte de la loi, un délai de seulement 48 heures est demandé entre la décision de suicider et le passage à l'acte, même pas le temps que la pulsion qui fait croire que la mort peut sauver de la vie, s'en aille...
 
Sylvie Bourgeois Harel
Sylvie Bourgeois à 20 ans

Sylvie Bourgeois à 20 ans

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Inquiétudes sur le suicide assisté inclu dans la loi sur l'euthanasie et le droit à l'aide à mourir

Si je n’avais pas raté mon suicide, je serais morte, et je le regretterai. Oui, du fond de ma tombe ou du haut du ciel, je ne sais pas ce que l’on devient lorsque l’on meurt, ni si l’on advient d'ailleurs quelque chose, mais ce qui est sûr, c’est que je regretterai profondément toutes mes années vécues depuis, mes joies comme mes peines, mes drames comme mes bonheurs, je regretterai tout et je passerai l’éternité à me traiter d’idiote d’avoir avalé, à 20 ans, les nombreux comprimés de Temesta trouvés dans les tables de nuit de mes parents qui en prenaient, tous les soirs, au moment de se coucher pour mieux dormir.
 
Même si ma volonté de mourir pour en finir avec ma souffrance d’être à contre-courant, de ne pas comprendre mes choix destructeurs, de fuir ceux qui m’aimaient, datait de plusieurs mois, peut-être même de plusieurs années, certainement depuis que j’ai été abusée enfant (ce n’était pas mon papa), mon passage à l’acte est né dans une pulsion. Une urgence. Soudain, je n’ai plus vu d’autre solution à ma vie que la mort. Ma mort.
 
Quand ma mère m’a trouvée inconsciente depuis trente-six heures, elle pensait au début que j’étais très fatiguée, elle a appelé le médecin de famille qui a demandé à rester seul avec moi. Au bout d’une trentaine de minutes, étonnée qu’il ne sorte pas de ma chambre, elle a ouvert la porte qu’il avait pris le soin de fermer, et a vu le bon docteur la tête plongée dans mes seins. Furieuse, elle lui a demandé de partir et m’a rhabillée. Ce n’est que le lendemain que j’ai ouvert un oeil. Une de ses amies médecin m’a alors conduite à l’hôpital où l’on m’a fait un lavage d’estomac.
 
Tout ça pour dire que je trouve effrayant qu’une loi légalisant le suicide assisté et l'euthanasie ait été adoptée aussi facilement par l’Assemblée Nationale le 27 mai 2025, sans avoir consulté au préalable l'ensemble des Français, ne serait-ce que par un référendum, d’autant que la loi Léonetti, votée le 22 avril 2005, est très bien conçue. Chacun peut signer ce protocole qui consiste à refuser l’acharnement thérapeutique. Les unités de soins palliatifs dans les hôpitaux sont également là pour accompagner en douceur les malades en fin de vie. Unités de soins palliatifs qu'il faudrait d'ailleurs augmenter, certains départements n'en ont toujours pas.
 
Mais ce qui m'inquiète surtout, c'est cette notion de suicide assisté. Je ne vais donc pas parler de l'euthanasie en fin de vie qui, pour moi, est un autre sujet. Je pense d'ailleurs qu'il aurait été plus raisonnable de séparer les deux objets qui sont totalement différents, d'un côté l'euthanasie en fin de vie et de l'autre le suicide assisté.
 
Je me suis posée toutes sortes de questions sur cette loi. Chaque fois que mon coeur frémit d'inquiétude, je cherche à comprendre. J'ai donc cherché à savoir qui était le député Olivier Forlani qui l'a proposée. Et qui était son entourage qui a travaillé avec lui sur ce projet. C'est ainsi que je suis tombée sur le docteur Jean-Louis Touraine. Et j'ai eu peur lorsque j'ai écouté une de ses vidéos qui est visible de tous dans laquelle il explique très clairement et très simplement que cette loi était pour eux une première étape, mais que dès qu’ils auront mis un pied dans la porte, je reprends ses mots, ils augmenteront régulièrement et chaque année cette loi de plusieurs amendements afin d'avoir la possibilité de proposer ensuite le suicide assisté aux jeunes qui sont déprimés, aux malades mentaux, aux malades atteints d’Alzheimer et à tous ceux qui sont faibles et démunis.
 
Là, j'ai été effarée de voir comment à partir d'images fortes et de témoignages émouvants de personnes gravement malades qui souffrent, ceux qui ont proposé cette loi parlent, soudain, et de façon tout à fait normale, voire presque décontractée, d'autres cas de figure qui n'ont rien à faire dans une loi qui est censée aider à améliorer la fin de vie des personnes âgées qui souhaitent partir plus vite. Je le répète, la loi Léonetti est là pour encadrer ses fins de vie. Mais il faut remplir les papiers quand on est en état de le faire. Peut-être est-ce alors difficile pour certains de le faire ? Mais , dans ce cas, c'est dangereux de demander à une loi de sous-traiter ce manque de décision personnel et intime.
 
Dans sa vidéo, Touraine, sous couvert de bons sentiments, ne dit pas comment ils feront pour obtenir le consentement des malades psychiatriques ou d'Alzheimer lorsqu'ils leur proposeront le suicide assisté car c'est leur but.
 
J'avoue que j'ai eu un frisson dans le dos en écoutant les propos de ce docteur Touraine d'autant que l'on sait tous qu'Hitler avait proposé ce même type de loi en septembre 1939 afin de faire faire des économies à l’Allemagne, il l'avait même appelé La mort miséricordieuse. Les prédateurs trouvent toujours des noms formidables...
 
Les députés qui ont voté cette loi ont donc dit, en deux secondes, adieu au Serment d’Hippocrate que font tous les médecins et ce depuis deux mille ans, adieu au 6ème Commandement qui dit "Tu ne tueras point", 6ème commandement qui est autant présent dans la religion juive que dans la religion chrétienne, et également adieu à la Non-assistance à personne en danger qui responsabilise chacun d'entre nous en lui demandant d'aider son prochain. Trois valeurs de solidarité et de respect, trois valeurs fondamentales de notre société afin de protéger les gens. Et quant a la notion de suicide assisté, peut-être que tous ces députés n’ont pas eu un enfant qui, à 20 ans, a eu envie de mourir poussé par une pulsion épouvantable, pulsion qui a ensuite totalement disparu.
 
Cette loi a donc le pouvoir d'intimer le contraire du Serment d'Hippocrate et le contraire du 6ème amendement, puisqu’un amendement prévoit qu'une peine de deux ans de prison et une amende de trente-mille euros peuvent être administrés aux médecins qui refuseraient de pratiquer une euthanasie ou un suicide assisté. Si on reprend les mots de Touraine et si on suit donc son raisonnement, peut-être qu’un jour le bon copain qui incitera son ami à ne pas se suicider sera condamné lui aussi ?
 
Je me pose donc de nombreuses questions à savoir si, sous prétexte de soulager la souffrance de certains malades en fin de vie, cette loi aurait, un jour, le pouvoir de criminaliser les actes des personnes bienveillantes qui oeuvrent à sauver des vies ? Et si sous prétexte de protéger ceux qui souffrent, cette loi aurait le pouvoir de tuer ? Serions-nous alors tombés ou poussés dans l’ère de la morbidité où la mort serait plus importante que la vie, où il ne serait bientôt plus nécessaire d’apprendre à vivre, mais à décider comment et où mourir, alors que paradoxalement la mort n’a jamais été autant niée.
 
Si on écoute vraiment ce qu'a dit le docteur Touraine lorsqu'il a exprimé son désir d'augmenter cette loi d'amendements afin de pouvoir bientôt proposer, en toute impunité, le suicide assisté aux jeunes déprimés, aux malades mentaux, aux malades atteints d'Alzheimer et peut-être à d'autres cas de figure, cela fait froid dans le dos de voir comment Touraine et ses acolytes arrivent, en mettant en avant des exemples de personnes âgées en fin de vie qui souffrent dans les hôpitaux, en parlant d'eux avec des trémolos de (fausse) compassion dans leur voix, à entrer en guerre contre les plus démunis en les influençant à se suicider.
 
Ah oui, j'allais oublier. Dans le texte de la loi, un délai de seulement 48 heures est demandé entre la décision de suicider et le passage à l'acte, même pas le temps que la pulsion qui fait croire que la mort peut sauver de la vie, s'en aille...
 
Sylvie Bourgeois Harel
 
Du haut de ma tour d’ivoire plantée dans un Saint-Tropez qui arbore déjà les couleurs de l’été, entre deux bains de mer, ne pouvant plus effectuer mes longues marches à cause de mon entorse à la cheville et de mon pied cassé, je me suis mise à penser. Bien m’en a pris. En voulant partager sur Facebook mon inquiétude quant aux futures évolutions que désirent les instigateurs de la loi sur l’aide à mourir voté en mai 2025 qui reprend des propositions datant de 2023 sur l’euthanasie et le suicide assisté, j’ai constaté plusieurs choses :

- qu’il est malsain voire dangereux que l’euthanasie en fin de vie et le suicide assisté soient assimilés dans la même loi car cela crée de nombreuses confusions dans l’esprit des gens
que cette confusion a été voulue par les instigateurs de cette loi. Ainsi en parlant avec (fausse) émotion et (fausse) compassion de l’euthanasie en fin de vie des personnes âgées qui souffrent, ils pourront faire passer, dans un deuxième temps, aussi facilement qu’une lettre à la poste, la notion de suicide assisté qui sera alors proposé aux plus fragiles et aux plus démunis comme les jeunes déprimés ou les malades psychiatriques ( je ne fais que reprendre les arguments du Dr Touraine qui a travaillé à l’initiative de cette loi, que vous pouvez écouter dans la vidéo ci-dessous )
- que la Loi Clayes-Leonetti conçue pour accompagner les personnes en fin de vie était finalement peu connue, tous ceux qui le désirent peuvent la signer, de préférence quand tout va bien, en prévention
- qu’il existe donc deux clans bien distincts : ceux qui, comme moi, aiment la vie, et ceux qui aiment la mort, mais de préférence celle des autres

Puisque cette loi a été votée, en attendant que le sénat donne son avis, je vais donc pousser plus loin ma réflexion à partir des paroles de ce Docteur Touraine qui explique très clairement que dès que la loi sera promulguée, ils continueront coûte que coûte leur combat afin que le suicide assisté soit proposé également aux jeunes déprimés et aux malades mentaux afin, ajoute-t-il, que ces pauvres gens aient, eux aussi, le droit de mourir. Sauf que mourir n’est pas un droit puisque nous allons tous mourir, c’est d’ailleurs notre seule certitude. Et c’est une décision à ne pas prendre à la légère, comme le disait Kafka : « L’éternité, c’est long surtout à la fin ».

Dans ma réflexion, on est bien d’accord que je ne parle que du suicide assisté qui sera proposé aux jeunes et aux malades mentaux, et pas de la fin de la vie en hôpital des personnes âgées qui souffrent. D’autant que de ce côté, j’ai géré la mort de ma mère à l’ancienne. Elle est morte d’un cancer généralisé dans mes bras, à la maison où j’avais fait installer l’hospitalisation à domicile ( un service formidable d’ailleurs ). Jamais je n’aurais sous-traité la mort de ma mère à un hôpital ou à qui que ce soit. Je voulais qu’elle soit avec moi. Elle le voulait aussi. C’était le dernier cadeau que je pouvais lui offrir. Un cadeau avec une charge émotionnelle énorme et une responsabilité toute aussi énorme. Pendant les six mois de la fin de sa vie, j’ai donc fait le choix de réduire drastiquement mon activité professionnelle afin d’être constamment avec elle, j’ai également abandonné mes dîners, mes soirées, mes week-ends et mes voyages. Ma seule priorité était ma mère. J’ai pris sa mort en pleine face. J’ai vu sa mort de près. J’ai vu la mort de près. J’avais 33 ans. Durant les six mois que j’ai passé auprès d’elle afin de l’accompagner le mieux que j’aie pu aux portes de l’au-delà, c’est mon devoir d’enfant à celle qui m’a donnée la vie, mon respect de fille vis-à-vis de sa mère, mon amour pour ma maman que j’adorais, qui se sont exprimés. C’est également ainsi que j’ai pu continuer de vivre sans culpabilité, avec mon chagrin oui, mais sans culpabilité de ne pas avoir fait ce que je devais faire.

Aujourd’hui où il devient très rare que des parents meurent de vieillesse chez eux ou chez leurs enfants, le plus souvent, ils sont déposés dans des ephads ou confiés à des hôpitaux, attention, je ne juge personne, ce sont des choix personnels et intimes, c’est juste un constat, ma réflexion sur le suicide assisté que désire proposer ceux qui ont travaillé sur cette loi m’apporte une question fondamentale : pourquoi demander aux médecins qui ont prononcé le Serment d’Hippocrate qui leur interdit de donner la mort, de soudain être obligés de la donner aux personnes qui demanderaient un suicide assisté ?

Comme je suis écrivain, j’aime utiliser les mots justes. Puisque cette loi sur le suicide assisté parle de tuer ceux qui désirent mourir, les investigateurs de cette loi devraient créer un nouveau métier, enfin plus exactement remettre au goût du jour, un métier qui a longtemps existé et qui a disparu en France en 1981, celui de bourreau. Dans le dictionnaire, la définition de bourreau est celui qui exécute les peines corporelles ordonnées par une cour de justice et spécialement la peine de mort. Il suffirait de changer quelques mots pour réactualiser cette définition. Le bourreau deviendrait alors celui qui exécute la mort d’une personne quarante-huit heures après que celle-ci l’aurait explicitement exprimé au cours d’un entretien et dans un local conçu à cet effet.

Il y aurait donc un CAP de bourreau, ainsi les médecins ne seraient pas obligés de trahir leur Serment d’Hippocrate, et les amateurs de la mort des autres pourraient, s’ils le désirent, devenir, eux aussi, bourreaux.

Quant à moi, je vais rejoindre le monde de ceux qui, comme moi, aiment la vie et qui préfèrent aider les jeunes déprimés à l’apprécier plutôt que de les inciter à se suicider, et par la même occasion, je vais aller me baigner dans ma belle Méditerranée ensoleillée que j’adore et pour laquelle, chaque jour, je remercie le ciel et les dieux de l’avoir créée.
 
Sylvie Bourgeois Harel
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Saint-Tropez du XVème au XVIIème siècle
 
Comprendre l'Histoire, le passé, essayer de recréer les situations à partir des documents d'archives, me passionne. Et comme j'aime Saint-Tropez où j'ai choisi de venir vivre, il y a deux ans, je me plais à connaître son histoire. Je trouve que les grands oubliés des textes racontant la Bravade qui a lieu, chaque année, les 16, 17 et 18 mai sont ces vingt-et-un chefs de famille génois qui sont venus avec leur famille, au XVème siècle, repeupler, reconstruire et défendre Saint-Tropez qui était, depuis quatre-vingt ans, déserté par les Tropéziens partis se réfugier dans les terres, lassés d'être constamment attaqués par les pirates et les barbaresques.
 
En effet, en 1470, un acte de transaction a été signé devant maître Jean Pauletti, notaire de Grimaud, entre le seigneur de Grimaud, Jean de Cossa, âgé de 70 ans, et le seigneur de Ligure, Raphaël de Garezzo, qui est ainsi devenu le nouveau seigneur de Saint-Tropez.
 
Ces vingt-et-un chefs de famille génois étaient présents et ont également signés cet acte qui allait changer leur existence puisqu'ils ont abandonné leur Italie natale pour venir vivre à Saint-Tropez où tout était à recréer, une aventure hors norme. Ils ne parlaient même pas la langue.
 
Ces chefs de famille à qui l'on doit la reconstruction, la protection et la défense de Saint-Tropez, que Jean de Cossa n'avait pas réussi à obtenir, en vingt-neuf ans, avec les Provençaux locaux, puisque le roi René lui avait donné ces terres qui correspondent à l'actuel Golfe de Saint-Tropez en 1441 avec l'ordre de les repeupler et de les défendre, sont :
 
Raphaël de Garezzio
Egregius Paulus
Ramens Thomasi de Montegrosso
Joanes Calvi
Joannes Martin
Valentinus Barberi
Domenicus Riquerini
Petrus Barberi
Paulus Raimondi
Romeus Roubie
Guillemus Bertolie
Antonius Massa
Trenquerius de Trenqueria
Domenicus Millo
Albertus Brugone
Philippus Augery
Joannes Lambert
Bartholo-meus de Pornaria
Antonius Leoni
Bartholomeus Molinari de Augusta
Liade di Loro
 
Dans cet acte ratifié par le roi René le 18 janvier 1472, il est stipulé que ces vingt-et-un chefs ainsi que leur famille, seront francs, libres et exempts d'impôt. En échange, il devront défendre le littoral de Sainte-Maxime à Cavalaire.
 
Sous les ordres de Raphaël de Garezzio, ceux-ci, aidés de leur personnel, soldats, employés, ouvriers, maçons, qu'ils aveint emmenés avec eux, ont immédiatement bâti des habitations, construit des remparts, élevé deux tours de défense. Ils se sont également vaillamment battus entre 1474 et 1475 contre des pirates espagnols venus les attaquer, parvenant à capturer deux de leurs grandes galères et cinq galiotes.
 
Les Tropéziens rassurés sont alors revenus habiter dans leur cité, entraînant certainement des mariages, mais aussi des disputes et des rivalités puisqu'en 1558, il a été décidé afin qu'aucun de ces hommes ne puisse prendre le pouvoir de cette communauté somme toute très libre et très riche puisque personne ne payait d'impôts, qu'un Capitaine de Ville serait élu chaque Lundi de Pâques, ayant toute autorité sur Saint-Tropez, mais seulement durant une année.
 
Sylvie Bourgeois Harel
 
Pour connaître l'histoire de la Bravade :
https://www.sylviebourgeois.com/2025/05/la-bravade-de-saint-tropez.html

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Sylvie Bourgeois Harel - Saint-Tropez - La Ponche

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Saint-Tropez du XVème au XVIIème siècle
 
Comprendre l'Histoire, le passé, essayer de recréer les situations à partir des documents d'archives, me passionne. Et comme j'aime Saint-Tropez où j'ai choisi de venir vivre, il y a deux ans, je me plais à connaître son histoire. Je trouve que les grands oubliés des textes racontant la Bravade qui a lieu, chaque année, les 16, 17 et 18 mai sont ces vingt-et-un chefs de famille génois qui sont venus avec leur famille, au XVème siècle, repeupler, reconstruire et défendre Saint-Tropez qui était, depuis quatre-vingt ans, déserté par les Tropéziens partis se réfugier dans les terres, lassés d'être constamment attaqués par les pirates et les barbaresques.
 
En effet, en 1470, un acte de transaction a été signé devant maître Jean Pauletti, notaire de Grimaud, entre le seigneur de Grimaud, Jean de Cossa, âgé de 70 ans, et le seigneur de Ligure, Raphaël de Garezzo, qui est ainsi devenu le nouveau seigneur de Saint-Tropez.
 
Ces vingt-et-un chefs de famille génois étaient présents et ont également signés cet acte qui allait changer leur existence puisqu'ils ont abandonné leur Italie natale pour venir vivre à Saint-Tropez où tout était à recréer, une aventure hors norme. Ils ne parlaient même pas la langue.
 
Ces chefs de famille à qui l'on doit la reconstruction, la protection et la défense de Saint-Tropez, que Jean de Cossa n'avait pas réussi à obtenir, en vingt-neuf ans, avec les Provençaux locaux, puisque le roi René lui avait donné ces terres qui correspondent à l'actuel Golfe de Saint-Tropez en 1441 avec l'ordre de les repeupler et de les défendre, sont :
 
Raphaël de Garezzio
Egregius Paulus
Ramens Thomasi de Montegrosso
Joanes Calvi
Joannes Martin
Valentinus Barberi
Domenicus Riquerini
Petrus Barberi
Paulus Raimondi
Romeus Roubie
Guillemus Bertolie
Antonius Massa
Trenquerius de Trenqueria
Domenicus Millo
Albertus Brugone
Philippus Augery
Joannes Lambert
Bartholo-meus de Pornaria
Antonius Leoni
Bartholomeus Molinari de Augusta
Liade di Loro
 
Dans cet acte ratifié par le roi René le 18 janvier 1472, il est stipulé que ces vingt-et-un chefs ainsi que leur famille, seront francs, libres et exempts d'impôt. En échange, il devront défendre le littoral de Sainte-Maxime à Cavalaire.
 
Sous les ordres de Raphaël de Garezzio, ceux-ci, aidés de leur personnel, soldats, employés, ouvriers, maçons, qu'ils aveint emmenés avec eux, ont immédiatement bâti des habitations, construit des remparts, élevé deux tours de défense. Ils se sont également vaillamment battus entre 1474 et 1475 contre des pirates espagnols venus les attaquer, parvenant à capturer deux de leurs grandes galères et cinq galiotes.
 
Les Tropéziens rassurés sont alors revenus habiter dans leur cité, entraînant certainement des mariages, mais aussi des disputes et des rivalités puisqu'en 1558, il a été décidé afin qu'aucun de ces hommes ne puisse prendre le pouvoir de cette communauté somme toute très libre et très riche puisque personne ne payait d'impôts, qu'un Capitaine de Ville serait élu chaque Lundi de Pâques, ayant toute autorité sur Saint-Tropez, mais seulement durant une année.
 
Sylvie Bourgeois Harel
 
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Sylvie Bourgeois Harel et Marcelline l'aubergine en bravadeuses

Sylvie Bourgeois Harel et Marcelline l'aubergine en bravadeuses

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Sylvie Bourgeois Harel - Bravade - Saint-Tropez

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Sylvie Bourgeois Harel - Saint-Tropez - La Ponche

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Saint-Tropez du XVème au XVIIème siècle
 
Comprendre l'Histoire, le passé, essayer de recréer les situations à partir des documents d'archives, me passionne. Et comme j'aime Saint-Tropez où j'ai choisi de venir vivre, il y a deux ans, je me plais à connaître son histoire. Je trouve que les grands oubliés des textes racontant la Bravade qui a lieu, chaque année, les 16, 17 et 18 mai sont ces vingt-et-un chefs de famille génois qui sont venus avec leur famille, au XVème siècle, repeupler, reconstruire et défendre Saint-Tropez qui était, depuis quatre-vingt ans, déserté par les Tropéziens partis se réfugier dans les terres, lassés d'être constamment attaqués par les pirates et les barbaresques.
 
En effet, en 1470, un acte de transaction a été signé devant maître Jean Pauletti, notaire de Grimaud, entre le seigneur de Grimaud, Jean de Cossa, âgé de 70 ans, et le seigneur de Ligure, Raphaël de Garezzo, qui est ainsi devenu le nouveau seigneur de Saint-Tropez.
 
Ces vingt-et-un chefs de famille génois étaient présents et ont également signés cet acte qui allait changer leur existence puisqu'ils ont abandonné leur Italie natale pour venir vivre à Saint-Tropez où tout était à recréer, une aventure hors norme. Ils ne parlaient même pas la langue.
 
Ces chefs de famille à qui l'on doit la reconstruction, la protection et la défense de Saint-Tropez, que Jean de Cossa n'avait pas réussi à obtenir, en vingt-neuf ans, avec les Provençaux locaux, puisque le roi René lui avait donné ces terres qui correspondent à l'actuel Golfe de Saint-Tropez en 1441 avec l'ordre de les repeupler et de les défendre, sont :
 
Raphaël de Garezzio
Egregius Paulus
Ramens Thomasi de Montegrosso
Joanes Calvi
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Valentinus Barberi
Domenicus Riquerini
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Paulus Raimondi
Romeus Roubie
Guillemus Bertolie
Antonius Massa
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Domenicus Millo
Albertus Brugone
Philippus Augery
Joannes Lambert
Bartholo-meus de Pornaria
Antonius Leoni
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Liade di Loro
 
Dans cet acte ratifié par le roi René le 18 janvier 1472, il est stipulé que ces vingt-et-un chefs ainsi que leur famille, seront francs, libres et exempts d'impôt. En échange, il devront défendre le littoral de Sainte-Maxime à Cavalaire.
 
Sous les ordres de Raphaël de Garezzio, ceux-ci, aidés de leur personnel, soldats, employés, ouvriers, maçons, qu'ils aveint emmenés avec eux, ont immédiatement bâti des habitations, construit des remparts, élevé deux tours de défense. Ils se sont également vaillamment battus entre 1474 et 1475 contre des pirates espagnols venus les attaquer, parvenant à capturer deux de leurs grandes galères et cinq galiotes.
 
Les Tropéziens rassurés sont alors revenus habiter dans leur cité, entraînant certainement des mariages, mais aussi des disputes et des rivalités puisqu'en 1558, il a été décidé afin qu'aucun de ces hommes ne puisse prendre le pouvoir de cette communauté somme toute très libre et très riche puisque personne ne payait d'impôts, qu'un Capitaine de Ville serait élu chaque Lundi de Pâques, ayant toute autorité sur Saint-Tropez, mais seulement durant une année.
 
Sylvie Bourgeois Harel
 
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Sylvie Bourgeois Harel et Marcelline l'aubergine en bravadeuses

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Saint-Tropez du XVème au XVIIème siècle

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Comprendre l'Histoire, le passé, essayer de recréer les situations à partir des documents d'archives, me passionne. Et comme j'aime Saint-Tropez où j'ai choisi de venir vivre, il y a deux ans, je me plais à connaître son histoire. Je trouve que les grands oubliés des textes racontant la Bravade qui a lieu, chaque année, les 16, 17 et 18 mai sont ces vingt-et-un chefs de famille génois qui sont venus avec leur famille, au XVème siècle, repeupler, reconstruire et défendre Saint-Tropez qui était, depuis quatre-vingt ans, déserté par les Tropéziens partis se réfugier dans les terres, lassés d'être constamment attaqués par les pirates et les barbaresques.
 
En effet, en 1470, un acte de transaction a été signé devant maître Jean Pauletti, notaire de Grimaud, entre le seigneur de Grimaud, Jean de Cossa, âgé de 70 ans, et le seigneur de Ligure, Raphaël de Garezzo, qui est ainsi devenu le nouveau seigneur de Saint-Tropez.
 
Ces vingt-et-un chefs de famille génois étaient présents et ont également signés cet acte qui allait changer leur existence puisqu'ils ont abandonné leur Italie natale pour venir vivre à Saint-Tropez où tout était à recréer, une aventure hors norme. Ils ne parlaient même pas la langue.
 
Ces chefs de famille à qui l'on doit la reconstruction, la protection et la défense de Saint-Tropez, que Jean de Cossa n'avait pas réussi à obtenir, en vingt-neuf ans, avec les Provençaux locaux, puisque le roi René lui avait donné ces terres qui correspondent à l'actuel Golfe de Saint-Tropez en 1441 avec l'ordre de les repeupler et de les défendre, sont :
 
Raphaël de Garezzio
Egregius Paulus
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Trenquerius de Trenqueria
Domenicus Millo
Albertus Brugone
Philippus Augery
Joannes Lambert
Bartholo-meus de Pornaria
Antonius Leoni
Bartholomeus Molinari de Augusta
Liade di Loro
 
Dans cet acte ratifié par le roi René le 18 janvier 1472, il est stipulé que ces vingt-et-un chefs ainsi que leur famille, seront francs, libres et exempts d'impôt. En échange, il devront défendre le littoral de Sainte-Maxime à Cavalaire.
 
Sous les ordres de Raphaël de Garezzio, ceux-ci, aidés de leur personnel, soldats, employés, ouvriers, maçons, qu'ils aveint emmenés avec eux, ont immédiatement bâti des habitations, construit des remparts, élevé deux tours de défense. Ils se sont également vaillamment battus entre 1474 et 1475 contre des pirates espagnols venus les attaquer, parvenant à capturer deux de leurs grandes galères et cinq galiotes.
 
Les Tropéziens rassurés sont alors revenus habiter dans leur cité, entraînant certainement des mariages, mais aussi des disputes et des rivalités puisqu'en 1558, il a été décidé afin qu'aucun de ces hommes ne puisse prendre le pouvoir de cette communauté somme toute très libre et très riche puisque personne ne payait d'impôts, qu'un Capitaine de Ville serait élu chaque Lundi de Pâques, ayant toute autorité sur Saint-Tropez, mais seulement durant une année.
 
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Saint-Tropez du XVème au XVIIème siècle
 
Comprendre l'Histoire, le passé, essayer de recréer les situations à partir des documents d'archives, me passionne. Et comme j'aime Saint-Tropez où j'ai choisi de venir vivre, il y a deux ans, je me plais à connaître son histoire. Je trouve que les grands oubliés des textes racontant la Bravade qui a lieu, chaque année, les 16, 17 et 18 mai sont ces vingt-et-un chefs de famille génois qui sont venus avec leur famille, au XVème siècle, repeupler, reconstruire et défendre Saint-Tropez qui était, depuis quatre-vingt ans, déserté par les Tropéziens partis se réfugier dans les terres, lassés d'être constamment attaqués par les pirates et les barbaresques.
 
En effet, en 1470, un acte de transaction a été signé devant maître Jean Pauletti, notaire de Grimaud, entre le seigneur de Grimaud, Jean de Cossa, âgé de 70 ans, et le seigneur de Ligure, Raphaël de Garezzo, qui est ainsi devenu le nouveau seigneur de Saint-Tropez.
 
Ces vingt-et-un chefs de famille génois étaient présents et ont également signés cet acte qui allait changer leur existence puisqu'ils ont abandonné leur Italie natale pour venir vivre à Saint-Tropez où tout était à recréer, une aventure hors norme. Ils ne parlaient même pas la langue.
 
Ces chefs de famille à qui l'on doit la reconstruction, la protection et la défense de Saint-Tropez, que Jean de Cossa n'avait pas réussi à obtenir, en vingt-neuf ans, avec les Provençaux locaux, puisque le roi René lui avait donné ces terres qui correspondent à l'actuel Golfe de Saint-Tropez en 1441 avec l'ordre de les repeupler et de les défendre, sont :
 
Raphaël de Garezzio
Egregius Paulus
Ramens Thomasi de Montegrosso
Joanes Calvi
Joannes Martin
Valentinus Barberi
Domenicus Riquerini
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Guillemus Bertolie
Antonius Massa
Trenquerius de Trenqueria
Domenicus Millo
Albertus Brugone
Philippus Augery
Joannes Lambert
Bartholo-meus de Pornaria
Antonius Leoni
Bartholomeus Molinari de Augusta
Liade di Loro
 
Dans cet acte ratifié par le roi René le 18 janvier 1472, il est stipulé que ces vingt-et-un chefs ainsi que leur famille, seront francs, libres et exempts d'impôt. En échange, il devront défendre le littoral de Sainte-Maxime à Cavalaire.
 
Sous les ordres de Raphaël de Garezzio, ceux-ci, aidés de leur personnel, soldats, employés, ouvriers, maçons, qu'ils aveint emmenés avec eux, ont immédiatement bâti des habitations, construit des remparts, élevé deux tours de défense. Ils se sont également vaillamment battus entre 1474 et 1475 contre des pirates espagnols venus les attaquer, parvenant à capturer deux de leurs grandes galères et cinq galiotes.
 
Les Tropéziens rassurés sont alors revenus habiter dans leur cité, entraînant certainement des mariages, mais aussi des disputes et des rivalités puisqu'en 1558, il a été décidé afin qu'aucun de ces hommes ne puisse prendre le pouvoir de cette communauté somme toute très libre et très riche puisque personne ne payait d'impôts, qu'un Capitaine de Ville serait élu chaque Lundi de Pâques, ayant toute autorité sur Saint-Tropez, mais seulement durant une année.
 
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À partir de quel moment notre monde a-t-il commencé à s'écrouler ?

À partir de quel moment notre monde a-t-il commencé à s'écrouler ?
L’autre jour, en entrant dans un grand magasin pour acheter un ordinateur, en voyant tout le service d’ordre à l’entrée, puis le jeune vendeur qui me conseillait de ne pas changer le mien, mais qui m’a demandé au bout de quinze minutes d’aller à l’autre bout de la boutique où il me rejoindra pour continuer notre conversation car ils n’ont pas le droit de rester longtemps au même endroit et avec le même client, j’ai réalisé que notre monde s’était vraiment écroulé.
Quand exactement, je ne sais pas, peut-être cela s’est fait doucement, subrepticement, mais une chose est sûre, aujourd’hui, je ne pourrais jamais refaire tout ce que j’ai fait lorsque je travaillais en free-lance dans la communication.

Plus jamais, par exemple, je ne pourrais faire atterrir les Tortues Ninja sur la plage du Carlton, durant le Festival de Cannes, à l’heure du déjeuner, afin de créer l’événement, et ça en a été un, les télévisions du monde entier ont repris les images de mon cameraman, c’était en mai 1991, sans autorisation bien sûr car je ne les aurais jamais obtenues, mais avec une équipe solide et ultra compétente de champions que ce challenge amusait.

En effet, c’était un véritable défi car les costumes, les mêmes qui avaient servi aux comédiens durant le tournage du film, pesaient 70 kilos chacun, et il ne fallait pas rester plus de quinze minutes dedans, tant l’épaisseur du plastique et de la mousse avec lesquels ils étaient fabriqués provoquaient une transpiration si intense que cela nécessitait ensuite plusieurs heures de séchage.

Mes parachutistes, des mecs super, ont tout accepté et surtout d’atterrir avec une vision réduite car les têtes des Tortues Ninja, non seulement étaient énormes et lourdes, mais avec des tout petits trous pour les yeux, ils ne voyaient presque rien. Avec leurs amis du Club aéronautique de Cannes-Mandelieu, on a balisé, au dernier moment pour ne pas dévoiler la surprise, un espace sur la plage afin de sécuriser l’atterrissage qui a vraiment créé l’événement.

C’était ça Cannes ! Pour promouvoir les films, il fallait être inventif, faire toujours plus, étonner, émouvoir.

Et mes Tortues Ninja ont eu un succès fou qui a dépassé les espérances d’UGC-Fox, le distributeur du film. Sur la Croisette où je les ai ensuite promenées assises à l’arrière d’un coupé que Mercedes m’avait prêtée pour la journée (est-ce que l’on peut encore se faire prêter un Roadster Mercedes juste pour s’amuser, je ne pense pas… ), les gens étaient hystériques, criaient leurs noms, Léonardo, Raphaël, Michelangelo, Donatello, leur demandaient des autographes, et mes parachutistes stoïques tenaient le coup dans leurs costumes à mourir de chaleur.

Puis après une courte pause dans un local que j’avais loué pas loin où un déjeuner leur a été servi, au cours duquel on a essayé de sécher avec des sèche-cheveux l’intérieur des costumes qui étaient trempés, hop, de nouveau dans les costumes encore mouillés qui puaient, hop, dans la Mercedes, cette fois, avec un chauffeur. Grâce à mon amoureux, j’ai réussi à nous faire inscrire dans le cortège officiel, hop, direction le Palais du Festival où je leur ai fait monter les marches. Les photographes et la foule étaient hystériques de voir les Tortues Ninja, à crier de nouveau leurs noms tandis que mes parachutistes étaient toujours parfaits à jouer le jeu sans se plaindre depuis des heures qui ont largement dépassé les quinze minutes recommandées, dans leurs costumes tellement trempés qu’ils sont devenus deux fois plus lourds, je les tenais par la main car ils ne voyaient carrément plus rien, tant leur transpiration coulait sur leurs yeux.

Le PDG de Columbia avec qui j’étais amie et qui distribuait le film, m’a engueulé en haut des marches où il attendait le réalisateur et ses comédiens car mes Tortues Ninja avaient volé la vedette de toutes les stars américaines venues soutenir le jeune John Singleton considéré comme le nouveau génie d’Hollywood avec son film BOYZ’N IN THE WOOD, mais le soir lorsque nous avons tous dîné ensemble chez Tétou, à Golfe Juan, la bouillabaisse la plus chic durant le Festival (Tétou, une institution familiale qui a disparu sous le coup de la loi du Littoral… ), il a éclaté de rire, car c’était ça Cannes, une équipe de seigneurs, et bravo à celui qui créait l’événement du jour !

Pour en revenir à Apple, un autre exemple d’une chose que je ne pourrais plus jamais réaliser. Nous sommes en 1994, je travaille pour Sony Software sur les premiers CD-Rom. J’organise à l’hôtel Raphaël une conférence de presse, sauf que Sony n’a pas d’ordinateur à me prêter. Peu importe, je gare ma petite Rover verte en double file devant la belle boutique Apple, avenue Georges V, je mets les warnings, et avec ma mini-jupe et mes bottes, je leur explique mon problème. Dix minutes plus tard, je sors avec trois Mac prêtés avec juste ma signature et le nom de Sony griffonnés sur un bout de papier, que les vendeurs m’installent dans ma voiture pendant que j’invite le directeur du magasin et son équipe à mon petit-déjeuner de presse. Le lendemain, je ramène les trois Mac que j’ai continué de leur emprunter durant un an, chaque fois que Sony sortait un nouveau CD-Rom, comme par exemple, les fiches-cuisine en partenariat avec le magazine Elle, je refaisais une conférence au Raphaël et il me fallait des ordis.

Est-ce moi qui avais une capacité de persuasion ou est-ce que les rapports humains étaient plus simples, et surtout basés sur une confiance, une compétence, une assurance, un amour du travail bien fait ?

Quoi qu’il en soit, quand je vois qu’on ne peut plus entrer nulle part sans se faire fouiller son sac ou que des gens ont peur dès que quelqu’un tousse dans un train, je suis contente d’avoir fait le choix de quitter Paris que j’aime pourtant follement pour venir vivre dans le Sud, près de la nature, au bord de la Méditerranée.

Sylvie Bourgeois Harel.

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La Bravade de Saint-Tropez

La Bravade de Saint-Tropez
 
Tous les ans, les 16, 17 et 18 mai, à Saint-Tropez, nous fêtons la Bravade, une fête autant religieuse que militaire, en hommage au Chevalier Torpes, martyr chrétien qui donna son nom au village, ainsi qu'aux hommes, Génois et Tropéziens, qui, durant un siècle, défendirent avec bravoure le village des nombreuses attaques maritimes fomentées par les barbaresques.
 
Côté militaire, tout a commencé en 1441. Le roi René donne les terres désertées depuis 1388 de l'actuel Golfe de Saint-Tropez à Jean de Cossa, seigneur de Grimaud, en lui intimant l'ordre de repeupler Saint-Tropez dont les habitants, lassés d’être régulièrement envahis par les pirates et autre ennemis, s’étaient réfugiés dans les campagnes loin du littoral.
 
Le 15 octobre 1470, Cossa signe une convention avec Raphaël Garezzo, seigneur de Pornassio, afin que celui-ci envoie vingt-et-une familles génoises vivre à Saint-Tropez. Ces vingt-et-un chefs de famille, que des nobles, ont donc emmené avec eux leur femme, leurs enfants, leurs cousins, leurs oncles, leurs serviteurs, paysans, boulangers, marins, soldats, mais aussi des mauvais garçons qu'ils ont pu faire sortir du bagne car il leur fallait des hommes costauds, sans peur, et qui surtout savaient se battre. C'est d'ailleurs pour cette raison que certains s'appelaient, par exemple, Quindici qui veut dire quinze en italien. Ces bagnards n'ayant plus d'identité, ils ont donc été enregistrés sous le chiffre de leur matricule de prisonnier qui avait été gravé au fer à rouge sur leur avant-bras.
 
En échange d'une franchise fiscale, d'une immunité totale (pour les bagnards), d'une exonération d'impôts et d'une autonomie en armes, ces Italiens devaient rebâtir le port, construire des remparts, et surtout défendre la cité.
 
C’est ainsi que sans aucune contrainte royale, bénéficiant d'une totale liberté, une véritable communauté solidaire et unie - la mairie achetait le blé pour le redistribuer équitablement, donnait de l'argent aux filles-mères pour subvenir à leurs besoins -, s'est alors établie. Petit à petit, les Tropéziens sont revenus vivre dans leur village, s'alliant avec ces Génois pour le meilleur et pour le pire. Afin qu'il n'y ait aucun dérapage de prise de pouvoir, dès 1558, chaque Lundi de Pâques, un Capitaine de Ville était nommé pour seulement un an. Sa mission était de former et de diriger la milice locale.
 
Mais le 20 juillet 1672, Louis XIV décida de stopper cette fabuleuse organisation. Une garnison royale fut dépêchée pour remplacer la milice locale. Le roi exigea également le paiement des impôts. Les Tropéziens, furieux de perdre leur indépendance, leur liberté et leurs privilèges financiers, alors qu’ils avaient su repousser tout seuls et vaillamment, de nombreux ennemis, décidèrent de continuer de nommer chaque année, à chaque lundi de Pâques, à titre honorifique, un Capitaine de Ville, afin que les générations suivantes n'oublient jamais leur bravoure et leur courage. Encore aujourd'hui, un Capitaine de Ville est nommé le Lundi de Pâques pour un an, et défile en tête de la Bravade.
 
Côté religieux, la Bravade honore Saint Torpes. Nous sommes le 29 avril de l'an 68. Lors de l'inauguration, à Pise, d'un temple dédié à la déesse Diane, l'Empereur Néron, qui était polythéiste, demande au chef de sa garde personnelle, le Chevalier Torpes, d'adjurer sa foi chrétienne. Celui-ci refuse. Furieux, Néron le fait flageller, mais le poteau auquel il était attaché, tombe tuant le bourreau. Néron le fait alors jeter aux fauves, mais ceux-ci se couchent aux pieds de Torpes. Néron ordonne sa décapitation. Le corps sans tête du chevalier est mis dans une barque avec un coq et un chien censés le dévorer.
 
La barque a dérivé sur le fleuve Arno, puis a rejoint la Méditerranée et a fini par s'échouer le 17 mai de la même année sur la plage d’Héracléa avec, à son bord, le corps intact du Chevalier Torpes qui est devenu le Saint-Patron de Saint-Tropez à qui il donna son nom. Le coq s'est s'envolé vers des champs de lin, donnant son nom au village de Cogolin et le chien donna son nom à celui de Grimaud qui veut dire vieux chien en provençal.
 
Les bravadeurs qui font partie de l’association Les Amis de la Bravade défilent de façon très protocolaire en uniformes militaires anciens, tandis que les femmes, en tenues provençales, dansent. Entre les coups de tromblons qui résonnent dans tout le village, la clique joue du fifre et des tambours. Quant à Torpes, son buste, après être sortt de façon très solennelle de l’église, prend la tête d’une longue procession religieuse dans les ruelles. Des messes sont également prévues avec bénédiction des armes et des bouquets de fleurs rouge et blanches. Le rouge et le blanc étant les couleurs de la cité, tous les Tropéziens s'habillent ainsi.
 
La Bravade est la fête des résistants, un hymne à la liberté.
 
C'est bruyant, joyeux, sérieux et émouvant.
 
Sylvie Bourgeois Harel
Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel et Marcelline l'aubergine

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel et Marcelline l'aubergine

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel et Marcelline l'aubergine

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel et Marcelline l'aubergine

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel

Bravade de Saint-Tropez - Sylvie Bourgeois Harel

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Saint-Tropez - La Ponche

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La Voix

 

Je suis bien chez toi

 

 

Je suis bien chez toi. Tu ne le sais peut-être pas mais je suis là pour toi. Je te vois. Je te sens. C’est toi qui vas me réparer. C’est toi qui vas le dire. C’est toi qui vas l’écrire. Je l’aimais. Je n’ai fait que l’aimer. Toute ma vie. Et encore aujourd’hui. Mais il est parti. Il est parti dans les ténèbres.

 

Et depuis je le cherche. Je ne fais que le chercher. On nous dit que l’on se retrouve toujours mais ce n’est pas vrai. Ça fait des années que je le cherche et je ne sais toujours pas où il est. J’ai beau l’appeler, lui parler, crier son nom, c’est le néant qui m’apparaît comme s’il n’avait existé. Pourtant, je l’ai vu. Je l’ai eu dans mes bras. Je l’ai embrassé. Je l’ai laissé entrer. Je l’ai aimé. Puis il a disparu.

 

Mais je ne l’ai jamais oublié. Je ne me suis jamais mariée. Je l’ai attendu toute ma vie. Et encore aujourd’hui. Je l’attends. En le cherchant. Dans le néant. C’est grand le néant, Sylvie. J’ai souvent eu peur de tout cet infini. Je n’ai pas d’enfant. Pas de parents. Pas de grands-parents. Je suis comme une mauvaise herbe qui aurait poussé là où elle n’aurait pas dû. Je l’ai attendu. Et je l’attends encore.

 

Mais aujourd’hui je suis revenue. Je suis revenue pour que tu dises au monde entier que ce n’est pas vrai, on ne se retrouve pas toujours. Que l’on peut se rater. Ici et là-bas. Et que c’est un drame qui fait très mal de se rater.

 

Alors ma petite Sylvie aujourd’hui, je suis revenue et je suis là pour toi. Je vais te raconter les histoires de l’au-delà. Les histoires de là-haut et toi tu m’écriras une nouvelle vie. Une vie dans laquelle je serais heureuse. Une vie dans laquelle il m’aimera. Une vie dans laquelle il m’embrassera et me prendra la main.

 

Je ne te quitterai pas. Je veillerai sur toi comme j’aurais aimé veiller sur lui. Tu nous écriras des enfants, un jardin, des rires, des baisers et pourquoi pas un voyage en Inde. Sur un tapis volant. Un tapis volant pour nous préparer à l’éternité. On ne s’y prépare pas assez à l’éternité. On est trop pressés. Toujours trop pressés. Alors que c’est ça la vie, c’est l’éternité, c’est la lumière et les ténèbres. C’est terrifiant et léger. Beau et alarmant. Angoissant et reposant. Tout dépend de comment tu t’es préparé.

 

À force de le chercher, j’ai tout raté. Mais je vais t’aider. Je vais tout te raconter. Le diable et les anges. Les démons et les dieux. Le mal et le bien. Je vais tout te dire et, toi, chaque matin,  tu m’écriras mon amoureux qui me tient par la main.

 

Sylvie Bourgeois Harel

Plage de Pampelonne - Ramatuelle

Plage de Pampelonne - Ramatuelle

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