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Sylvie Bourgeois à 8 ans - à Besançon par Pierre Bourgeois architecte

Sylvie Bourgeois à 8 ans - à Besançon par Pierre Bourgeois architecte

par Pierre Bourgeois - Beaux-Arts de Paris 1948

par Pierre Bourgeois - Beaux-Arts de Paris 1948

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Sylvie Bourgeois à 12 ans

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Sylvie Bourgeois à 12 ans

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Sylvie Bourgeois à 5 ans

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Sylvie Bourgeois à 5 ans

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Sylvie Bourgeois à 33 ans, dessinée de la main gauche, suite à un AVC, Pierre Bourgeois est paralysé de tout le côté droit et ne peut plus parler depuis deux ans. Pierre Bourgeois meurt une semaine après ce portrait.

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Sylvie Bourgeois à 33 ans, dessinée de la main gauche, suite à un AVC, Pierre Bourgeois est paralysé de tout le côté droit et ne peut plus parler depuis deux ans. Pierre Bourgeois meurt une semaine après ce portrait.

Pierre Bourgeois - 1929 1996 - Architecte Besançon - Les poules

Pierre Bourgeois - 1929 1996 - Architecte Besançon - Les poules

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Les daurades

Pierre Bourgeois - Architecte Besançon - 1926 1996 - Les daurades

Sylvie Bourgeois - Pierre Bourgeois 1926 - 1996

Sylvie Bourgeois - Pierre Bourgeois 1926 - 1996

EN ATTENDANT QUE LES BEAUX JOURS REVIENNENT

Roman de Sylvie Bourgeois

sous le nom de Cécile Harel

paru aux Éditions Les Escales - Pocket - PIPER (Allemagne) - ADORA

... L'année de ma terminale, je suis tombée malade. Je n’avais peut-être que ça à faire pour tenter de changer de voie. J’ai été hospitalisée, opérée, et envoyée en maison de repos. Quand je suis revenue à Barnezon, mes parents m’ont emmenée manger une truite dans un restaurant au bord d’une rivière.

- Papa, pourquoi tu ne peins plus ? ai-je demandé à mon père.

Je venais de découvrir au grenier d’anciennes toiles qu’il avait peintes pendant ses études aux beaux-Arts. Elles étaient là, abandonnées, depuis des années. Émue par son talent et l’émotion de son coup de crayon, je les ai vernies, encadrées et exposées partout dans ma chambre.

- Cela me provoque des maux de tête, je suis trop vieux pour souffrir.

- Tu bois tout le temps, ça devrait t’aider à supporter.

- Dis donc Marie, tu veux être polie avec ton père ?

- Je voudrais que tu arrêtes de travailler.

- Tu crois que c’est facile ?

- Enferme-toi au grenier et ne pense à rien d’autre qu’à peindre.

- Mais je dois gagner ma vie. Cela coûte cher, quatre enfants.

- Eh bien, arrête de tout payer à tes idiots de fils.

- Parlons plutôt de ton bac. Ta mère t’a trouvé une école d’été pour que tu puisses le présenter en septembre.

- Je m’en fous de mon bac, je veux travailler.

- Et tu vas faire quoi sans diplôme ?

- Je serai ta secrétaire.

- Je ne veux pas de toi comme secrétaire.

- Alors remets-toi à peindre et je vendrai tes tableaux.

- Tu crois que nous avons gâché notre vie en ayant fait tous ces enfants ? a soudain demandé ma mère.

- Tu es folle, pourquoi dis-tu cela ? a rétorqué mon père.

- Si je n’étais pas tombée enceinte de Virgil, tu n’aurais jamais arrêté de peindre. Aujourd’hui, tu serais reconnu, j’en suis sûre, je n’ai jamais douté de ton talent. Tu te souviens quand nous nous sommes rencontrés ? Tu peignais. Je travaillais. Nous étions pauvres, mais qu’est-ce que nous étions heureux. Tu te souviens ?

- Elle a raison maman, ce serait rigolo d’avoir un père artiste.

- Peux-tu demander à ta fille qu’elle se taise.

- Laisse-la s’exprimer, pour une fois que vous vous parlez.

- Elle ne me parle pas, elle m’agresse.

- Je ne t’agresse pas papa, je veux que tu peignes. De toute façon, c’est nul de faire des gosses quand on a du talent. Il faut laisser ça aux gens qui n’ont rien d’autre pour remplir leur vie. Tu as 53 ans, mais si c’est pour te voir gâcher tes prochaines années en te saoulant tous les soirs, eh bien, ça sera sans moi. Je pars travailler.

- Si tu préfères gagner ta vie alors que je me démène pour pouvoir te payer des études afin que tu mettes du savoir dans ta petite cervelle vide de bécasse qui ne pense qu’à s’acheter des santiags à étoiles dorées et des minijupes, je t’émancipe.

Le lendemain, mon père ne se souvenait plus de notre dispute, mais, j’étais déjà partie avec la voiture de ma mère à Sainte-Estelle où j’ai trouvé un job de serveuse sur une plage. Ferdinand venait d’arrêter la faculté sous prétexte que c’était un repaire de pourris qui ne lui offrirait aucun débouché, et m’avait accompagnée, avec le dessein de photographier les poulpes, ses anciens complices. Ce fut surtout moi, cet été-là, qui lui servis de modèle.

Je comprends seulement aujourd’hui à quel point j’ai été injuste avec mon père et combien j’ai été idiote de refuser ce qu’il m’offrait. Non seulement il a été le premier supporter de ses enfants et ne s’est jamais opposé à aucun de nos désirs, mais il a fait son possible pour nous donner les moyens de nos ambitions. Sauf qu’à cette époque, j’avais besoin du conflit pour exister. D’aller au choc. Comme avec mon petit copain. Il était venu me retrouver à Sainte-Estelle. Cela m’avait énervée.

- Je vais te présenter des filles.

- Non, je suis venu pour te voir.

- À ton âge, on doit sortir avec plein de nanas.

- Mais c’est toi que j’aime.

- Oui, mais moi je n’ai pas le temps, je dois faire autre chose de ma vie.

- Tu te souviens qu’en septembre, on part en Egypte ?

- Sans moi.

- Tu as rencontré quelqu’un ?

- Oh tu sais, les garçons, ça ne m’intéresse pas, je préfère trouver ma voie.

- Tu veux faire quoi ?

- Les Beaux-Arts.

- Et ça t’empêche d’être avec moi ?

- Oui.

- Pourquoi ?

- J’ai besoin d’être triste.

Il est reparti le lendemain. Malheureux. Jurant de ne plus jamais tomber amoureux.

*

Ma colère primait sur mes intérêts. Je gâchais tout. Encore aujourd’hui, avec mes phrases assassines, comme les appelait ma mère, je suis capable de faire exploser une relation de dix ans en dix secondes. Mon mari dit que je suis un marteau-piqueur. J’aurais pu me calmer, rester à Barnezon, réussir mon bac, profiter du confort de la maison, m’épanouir grâce à l’amour de mes parents, aller à Paris, prendre des cours de théâtre, présenter le concours du Conservatoire. Mes parents auraient été ravis de me louer un studio. Je me serais fait des amis de mon âge. Au lieu de cela, je me suis épuisée à gagner ma vie, à trouver des endroits où dormir, à éloigner les hommes qui voyaient en moi une proie facile. J’étais dans le court terme. Je me projetais à un mois. Jamais plus.

Pierre Bourgeois - 1926 1996 - Architecte Besançon - Sylvie Bourgeois et Nathalie Miserez à 30 ans

Pierre Bourgeois - 1926 1996 - Architecte Besançon - Sylvie Bourgeois et Nathalie Miserez à 30 ans

Pierre Bourgeois 1926/1996 - Architecte Besançon - Bouilloire rue des Lavaux. Pontarlier

Pierre Bourgeois 1926/1996 - Architecte Besançon - Bouilloire rue des Lavaux. Pontarlier

Pierre Bourgeois 1926-1996. 1/2 (demande en mariage... )

Pierre Bourgeois 1926-1996. 1/2 (demande en mariage... )

Pierre Bourgeois 1926 - 1996 . 2/2 (demande en mariage... )

Pierre Bourgeois 1926 - 1996 . 2/2 (demande en mariage... )

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  • : Sylvie Bourgeois Harel, écrivain, novelliste, scénariste, romancière Extrait de mes romans, nouvelles, articles sur la nature, la mer, mes amis, mes coups de cœur
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