Les rencontres littéraires de Monaco
Je suis née à Monaco, ce qui fait la joie des douaniers lorsque je passe une frontière, je devrais plutôt dire lorsque j’allais à l’étranger, je n’ai plus envie de voyager, pourtant Dieu sait que j’ai aimé les avions. J’avais même appris à piloter à 16 ans sur un Robin. J’étais toute petite, je n’ai grandi qu’à 17 ans, 20 cm dans l’année, l’instructeur me mettait un coussin dans le dos et un sous les fesses afin que je puisse atteindre les pédales, c’était amusant, surtout lorsque je croisais un autre monomoteur dans le ciel, j’avais l’impression d’être sur une mobylette volante. J’adorais faire les atterrissages. Les décollages étaient plus simples, il suffisait de mettre les gaz et d’approcher à moi le manche à balai. Alors que l’atterrissage, c’était tout un art. J’arrivais à les faire en douceur, ce qui me valait, à chaque fois, les félicitations de mon instructeur.
J’ai fait mes 16 heures, accompagnée, et devais faire mes 4 heures, seule, le matin de mes 17 ans, puis passer mon brevet dans l’après-midi, afin de faire partie des plus jeunes pilotes de France, mais deux mois plus tôt, mon père et l’un de mes frères aînés ont eu un accident d’avion, sur le même Robin, avec un pilote du Club. Le monsieur pressé de revenir à Besançon n’a pas pris la météo, une rafale de vent s’est levée, l’avion s’est transformé en feuille morte pendant dix minutes au-dessus de l’aéroport de Bâle avant de décrocher sur l’aile droite et de s’écraser sur le tarmac. L’essence coulait sur la joue de mon père coincé sous le pilote, heureusement l’avion n’a pas pris feu. Ils sont restés de longs mois à l’hôpital.
Fini pour moi l’avion. Déjà, il n’y avait plus d’argent à la maison, nous avons appris plus tard que l’avion n’était pas assuré, nos cotisations avaient servi aux consommations d’alcool du Club, j’avais souvent remarqué que mes instructeurs avaient un coup dans le nez quand, en vol, ils m’apprenaient les décrochages, ils riaient comme des idiots. Et puis, ma maman, dorénavant, avait trop peur pour moi, déjà que j’avais échappé par miracle à cet accident, je devais être dans l’avion, mais au dernier moment, mon cher papa ne m’a pas réveillée, c’est l’aéroclub de Bâle qui m’a réveillée à midi, ado, je pouvais dormir douze heures d’affilée, pour m’apprendre le drame.
Tout ça pour vous dire qu’aux frontières des pays étrangers que j’ai visités ou dans lesquelles je suis allée travailler, les douaniers adoraient que je sois née à Monaco, les princesses, les princesses, ils me répétaient avec un grand sourire. Monaco a toujours fait rêver. Et même si la principauté a énormément changé, fini les jolies maisons Belle Époque, place maintenant aux grues, à des chantiers gigantesques comme cette avancée sur la mer pour gagner six hectares, à d’immenses immeubles très hauts, certainement des prouesses architecturales, mais pas toujours très beaux, même le mythique Sporting d’hiver construit par Charles Letrosne, sur la place du Casino, a été détruit, il y a quelques années, pour être remplacé par sept tours de verre et de métal dont les balcons des uns touchent pratiquement ceux d’en face.
C’est un véritable déchirement pour moi chaque fois que je vais à Monaco de constater à quel point la principauté ne s’est pas battue pour sauver sa beauté et son authenticité qui ont fait son charme et sa renommée. Oui, c’est un déchirement de traverser tous ces tunnels, de ne presque plus voir la mer, d’entendre les bruits des marteaux-piqueurs, mais que voulez-vous, j’aime toujours Monaco, c’est ma patrie, c’est comme un vieil ami qui vieillit mal, je l’aime toujours et lui pardonne ses sautes d’humeur, je suis fidèle en amitié, c’est mon luxe de savoir pardonner et d’oublier le mauvais, de ne me souvenir que du bon, de ne voir que les jolies choses.
Alors quand j’arrive à Monaco pleine de mes souvenirs d’enfant, je me précipite dans les lieux que j’aime, le marché où je me régale avec les barbajuans de chez Roca, en entrant à gauche, le rocher resté sublime, l’Hôtel de Paris et son délicieux chocolat chaud servi avec le lait brûlant et mousseux dans deux pots en argent avec les traditionnels petits biscuits, le Yacht-Club où je peux également déguster des barbajuans et, paradoxalement, parce que je suis faite aussi de contradictions, le Monte-Carlo Bay et sa piscine-lagon géante qui me fait penser à Los-Angeles.
Pour toutes ces raisons mêlant amour et déceptions, lorsque le Salon du Livre de Monaco m’a invitée à présenter mes romans les samedi et dimanche 15 et 16 avril 2023, j’ai tout de suite dit oui, je ne peux que dire oui à Monaco, et quand ils m’ont rappelée pour me demander de leur animer une chaîne YouTube qu’ils désiraient créer, sans moyens, ni sous, ni matériel, ni rien du tout, j’ai aussitôt dit oui aussi, car Monaco qui m’a vue naître ne peut que m’apporter du bonheur.
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