Sylvie Bourgeois Harel, Marcelline l'aubergine chez Mission accomplie à Saint-Tropez, chez Sophie Lemaître
Marcelline l'aubergine
Avec Sylvie on sème pour la vie
Note d’intention
Enfant, au lieu des Claude François et Johnny Hallyday qui avaient envahi les cerveaux de mes copines, mon idole était René Dumont, le premier écologiste à s’être présenté en 1974 à l’élection présidentielle. Ses coups de gueule me fascinaient, je voulais l’épouser quand je serai plus grande.
Puis le temps a passé. Et même si ma mère, qui ne mangeait pas de viande et connaissait le nom de toutes les fleurs, plantes, champignons et oiseaux, m’a éduquée dans le respect de la faune et de la flore - il était inenvisageable d’écraser une fourmi ou d’acheter une bombe anti-moustiques, elle préférait la citronnelle et les géraniums –, je n’ai pas compris tout de suite l’importance du bio. Au contraire, je me souviens qu’il y a une vingtaine d’années, il m’arrivait de pérorer, idiotement, que je mangeais la peau des pommes sans les laver pour que mon organisme fabrique des anticorps afin de lutter contre les pesticides.
Puis un jour, le goût justement d’une pomme sur un marché paysan de Provence m’a rattrapée. Elle avait la chair rose et la douce acidité de celles que je cueillais avec ma mère dans les vergers. À partir de là, je me suis plongée dans les livres et documentaires qui dénonçaient l’agriculture industrielle, et j’ai cherché à comprendre comment il était possible de se nourrir sainement. Et en 2003, après quinze années passées dans la communication, c’est l’écriture qui m’a rattrapée, je n’avais jamais désiré écrire, mais j’ai écrit. Des romans. Des scénarios.
Et c’est donc tout naturellement qu’aujourd’hui, la web-série avec Sylvie, on sème pour la vie s’est imposée à moi. Non pas pour pousser des coups de gueule comme mon cher René Dumont, mais pour raconter à ma façon, avec humour et légèreté, au travers d’un feuilleton qui mêle amour et agroécologie, cette injustice que les semences qui sont la vie, notre vie - un grain de blé peut nourrir des milliers de personnes -, ne soient plus reproductibles.
Sylvie Bourgeois