J’ai été élevée au milieu de garçons. Mes seules références féminines étaient ma mère qui ne travaillait pas, ma grand-mère morte lorsque j’avais 9 ans, et ma meilleure amie de mon âge. Mais j’observais. J’observais l’évolution de Marie, la secrétaire célibataire de mon père, qui portaient des mini-jupes de plus en plus courtes avec des manteaux maxi de plus en plus longs. Amoureuse de Barret, le dessinateur de l’atelier d’architecture et de publicité de mon père, elle attendait, mettant sur son nez des lunettes de plus en plus grandes, et aux pieds des talons compensés de plus en plus hauts, que le beau Barret se déclare. Mais Barret, c’est ma tante Pauline qui l’a eu, un été, où Barret et Marie avaient été invités en vacances chez mes parents dans le Sud, ma tante divorcée et prédatrice sexuelle étant notre voisine, elle n’a eu qu’à tendre la main d’autant qu’elle était la pionnière des seins nus sur la plage. Pauline était professeur de sciences naturelles et étudiait dans son lit l’anatomie masculine de chaque homme qu’elle prenait en stop dans sa 4L, de préférence des barbus qui râlaient contre la société de consommation en pleine essor.
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Après la boulangerie, par souci d’indépendance, j’ai continué de travailler, je n’ai pas fait d’études, mais j’ai toujours continué de lire. Beaucoup. À 20 ans, mes auteurs préférés étaient Balzac, Guitry, Claudel, Marivaux, et aussi Freud. À l’époque, je ne savais pas que son neveu américain Edward Bernays, le père des Relations Publiques et de la propagande, s’était servi des travaux de son oncle et du Français Gustave le Bon qui avait écrit, en 1895, La psychologie des foules, pour mettre au point des méthodes de manipulation de l'opinion et d'incitation à la consommation. En 1929, ayant comme client Lucky Strike, Bernays transgressa l’interdit de la cigarette pour les femmes en créant des publicités où de jolies jeunes filles, sous le slogan les torches de la liberté, fumaient en public afin d’affirmer leur indépendance et leur émancipation.
Tous les prénoms ont été changés, le nouveau roman de Sylvie Bourgeois Harel
Tous les prénoms ont été changés, le nouveau roman de Sylvie Bourgeois Harel est une histoire d'amour dans laquelle la jalousie s'immisce. L'écrivain Sylvie ...
Sylvie Bourgeois, En attendant que les beaux jours reviennent - Écrivain
Manoëlle Gaillard lit un extrait d'En attendant que les beaux jours reviennent, un roman de Sylvie Bourgeois, qu'elle a signé Cécile Harel, paru aux Editions...
Marcelline présente Sylvie Bourgeois écrivain.
Marcelline présente sa créatrice, l'écrivain Sylvie Bourgeois, l'épouse du réalisateur Philippe Harel (La femme défendue, Extension du domaine de la Lutte, L...
Valeurs Actuelles, un article de Basile de Koch sur Mémoires de mai, un documentaire réalisé par Philippe Harel, co-écrit par Édouard Waintrop et Sylvie Bourgeois, diffusé sur Canal + en mai 2008.
Parmi les innombrables – et néanmoins trop nombreuses – émissions dont la télé nous pilonne ces temps-ci (ça a commencé en janvier !) sur le thème “Mai 68 des origines à nos jours”, il y en a une qui sort carrément du lot: Mémoires de Mai (actuellement multidiffusée sur Canal plus et dépendances).
Ce qui fait tout l’intérêt du travail de Philippe Harel (les Randonneurs I et II, Extension du domaine de la lutte…),
c’est qu’il aborde enfin l’"affaire”sous un autre angle, moins obtus que les autres.
Tous les documenteurs ânonnent en choeur la geste bidon d’un psychodrame collectif devenu, par la grâce du temps,“révolution de Mai”,“esprit de Mai”, “souffle de Mai” – et pourquoi pas “Pentecôte”, pendant qu’ils y sont ?
Harel, lui, nous ramène du mythe à la réalité – et de la manière la plus simple: en interviewant une douzaine de témoins, non pas sur ce qu’ils pensent quarante ans après, mais uniquement sur ce qu’ils ont vécu ou fantasmé au moment des faits.
Ainsi découvre-t-on une face cachée de Mai 68, et pas la moins intéressante… En gros, chacun a continué de rouler sur ses rails habituels – mais tout le monde était à côté de ses pompes ! (À part bien sûr le PC et la CGT, droits dans leurs bottes de danseurs du Bolchoï.)
« Nous étions des enfants gâtés ! » balance direct Jean-Pierre Le Goff, sociologue et ci-devant ultragauchiste. Pour lui, les étudiants de l’époque, encore nourris de culture classique (comme le temps passe !), jouaient à la Révolution avec une exubérance toute romantique et le sentiment enivrant d’écrire l’Histoire.
À preuve, ces “barricades”, qui ne pouvaient avoir d’autre fonction que symbolique, quelque part entre Delacroix et les Misérables.Parce que sinon, soyons sérieux cinq minutes : face à un bon bulldozer, ce genre de mobile de Calder ne tient pas cinq minutes, précisément !
« Vu de chez les prolos », se souvient l’excellent Jean-Claude Barreau, c’était encore plus simple : une révolte de fils de bourges contre leurs parents. D’où l’exceptionnelle modération de la “répression” : les ministres savaient que sur ces “barricades” d’opérette, il y avait leurs fils…
Boris Cyrulnik, d’ordinaire plus didactique, nous livre une anecdote particulièrement savoureuse; elle résume à elle seule le meilleur de “cet esprit de Mai” que décidément je ne comprendrai jamais ! Donc ses camarades internes des hôpitaux psychiatriques, en grève comme tout le monde, avaient eu une riche idée : embarquer avec eux à la Sorbonne un « schizophrène profond » (sic).
Que pensez-vous qu’il advint ? Exactement ! Le camarade fêlé s’empara aussi sec du micro pour se lancer dans une philippique absconse à bouffées délirantes qui suscita, devinez quoi: une standing ovation de l’auditoire fasciné ! Vous, je ne sais pas, mais, moi, c’est pour des petits trucs comme ça que j’aime Mai 68.
Sylvie Bourgeois - Patrice de Colmont - Projection salle Albert Raphaël à Ramatuelle du documentaire Les voyageurs sans trace
En 1938, Bernard de Colmont, explorateur et anthropologue, entraîne sa jeune épouse Geneviève à descendre avec lui et son ami Antoine de Seynes, les fleuves Green River et Colorado River aux États-Unis, en kayak. Après le succès de leur expédition, dès leur retour en France, ils deviennent des héros racontant au travers de multiples interviews leur incroyable aventure, Geneviève fait même la couverture de Marie-Claire. Équipés d'une caméra, ils ramènent des images de leur exploit, en effet, ils sont les premiers à être revenus vivants. En 1942, sort leur film, La rivière enchantée, réalisé par Roger Verdier. Mais la Seconde Guerre mondiale arrive coupant court à leurs réjouissances et aux multiples conférences auxquelles ils étaient invités pour raconter leurs péripéties.
En 2015, 77 ans plus tard, 3 jeunes américains refont cette expédition dont Ian McCluskey réaliser un documentaire, Voyagers without trace, mêlant films d'archives et images d'aujourd'hui où les jolis kayaks en bois, les mêmes que ceux des Inuits sont remplacés par des kayaks modernes de couleurs vives.
En 1955, Bernard de Colmont crée avec sa femme le restaurant Le Club 55 sur la plage de Pampelonne, à Ramatuelle, près de Saint-Tropez, après avoir découvert ce lieu idyllique en 1947 alors qu'il tournait un documentaire sur le transport d'oranges. Il revient s'y installer peu de temps avec son épouse et ses deux fils et finit par acquérir un bout de terrain au bord de l'eau.
Interview Patrice de Colmont, Film Les voyageurs sans trace
Patrice de Colmont, le propriétaire du Club 55, raconte à notre chroniqueuse-écrivain Sylvie Bourgeois le voyage de noces de ses parents : la descente en kayak, en 1938, des fleuves des fleuves ...
Sylvie Bourgeois Harel - Patrice de Colmont - club 55 - Ramatuelle - Plage de Pampelonne
Patrice de Colmont, entre joie et émotion
Patrice de Colmont confie à notre chroniqueuse écrivain, Sylvie Bourgeois Harel, sa joie et son émotion de découvrir, en compagnie du public de Ramatuelle dans une salle archi comble, le ...
http://www.french-life.tv/Patrice-de-Colmont-entre-joie-et-emotion_a303.html
Patrice de Colmont - Sylvie Bourgeois Harel - Salle Albert Raphaël Ramatuelle - les voyageurs sans trace
Documentaire Les voyager sans trace de Ian cluskey
Ian Mc Cluskey, réalisateur, et John Waller, cameraman, sont terriblement émus. Non seulement, la salle Albert-Raphaël de Ramatuelle était comble pour la projection de leur documentaire, (une ...
Paul Kuthe - John Waller - Sylvie Bourgeois Harel - Les Voyageurs sans trace - Salle Albert Raphaël Ramatuelle